Les 75 designers présentés dans cet ouvrage intègrent la préoccupation écologique dans leur processus de création. Dans cette démarche d’éco-conception, trois grands courants apparaissent : les designers qui recyclent les matières industrielles et ceux qui travaillent uniquement les matières bio-sourcées – on parle alors de biodesign. Certains créateurs mixent les deux en produisant des objets hybrides.
Les lampes PET de Alvaro Catalan de Ocon sont emblématiques de ces mixages industrio-végétals. Des bouteilles plastique sont découpées en lamelles puis tressées avec des fibres naturelles. Ce PET Lamp Project a voyagé de Bogota au Chili, de l’Ethiopie au Japon, de l’Australie à la Thaïlande, dernièrement au Ghana et à Madrid. Les lampes font se rencontrer déchets et techniques de tissage locales. Les productions sont uniques, émouvantes, et font sens.
Les meubles et objets imaginés par Piet Hein Eek peuvent être en bois, en plastique, en métal. Il explique humblement : « Mon travail repose davantage sur ce que le monde nous fournit que sur ce que je conçois. » Ses meubles les plus connus sont issus de la série Scrap Wood, réalisés avec des chutes de meubles mixés. Il a également collaboré avec Ikéa pour la série (imparfaite donc parfaite) Industriell.
La réparation d’objets reste une tendance forte du design d’aujourd’hui. Le tamdem de designers français Les Sismo encourage le public a réparer des objets en porcelaine grâce à la technique japonaise de dorure kintsugi : « Eternisez votre objet, donnez-lui une seconde vie ! »
Jasper Morisson est un puriste. Ce britanique ne travaille que des matériaux naturels, présentés dans des formes sobres et minimalistes. Son travail le plus connu est la Cork Family, une série de tabourets / tables d’appoint réalisés à partir d’un granulat de liège. Sa série Universal System répond à sa philosophie : « Certains objets discrets produisent de meilleurs résultats que des objets à la conception plus élaborée. »
Le Totomoxtle imaginé par le créateur mexicain Fernado Laposse est un carrelage mural issu de feuilles de maïs. Le maïs est au coeur de l’identité du Mexique, qui n’en répertorie pas moins de 60 souches indigènes. Naturellement colorées les feuilles de mais ont inspirées le designer qui les transformées en carreaux et en éléments de marqueterie. Les feuilles sont détachées des épis, repassées à plat, collées sur un support textile et découpées pour fabriquer des objets.
Le designer taïwanais Chi-Shen Chiu travaille essentiellement le papier et le carton, des matières historiquement très présentes dans la culture taïwanaise. Le papier est sacré dans les traditions populaires, les fêtes et les rituels religieux. Son canapé en accordéon Flexible Love mesure 22 centimètres en position plié et peut s’étirer jusqu’à 7 mètres, pouvant accueillir 16 personnes !
Sa série de mobilier en pulpe de papier moulé, réalisée en collaboration avec Yu-Hsuan Liao, aux formes futuristes, écologique et robuste est comparable en termes de longévité et de dureté à des meubles en bois.
Lucile Viaud vit et travaille en Bretagne. Cette jeune conceptrice est spécialiste de la formulation de matériaux biosourcés, issus de la mer. Elle transforme les peaux, les carapaces, les coquilles, les arrêtes et les algues en plâtre de la mer, mis en forme par moulage, quasiment sans cuisson. A partir de ces déchets de la filière pêche, elle est a également formulé un verre marin transparent ou opale. Son travail sur la matière est remarquable, et sa démarche hautement écologique.
© images : 1/ Alvaro Catalan de Ocon PET Lamp Project – 2/ Piet Hein Eek Scrap Wood – 3/ Les Sismo projet Renaissances – 4/ Jasper Morisson Cork Family et Universal System – 5/ Chi-Shen Chiu Flexible Love – 6 / Chi-Shen Chiu et Yu-Hsuan Liao Joss Funiture 7/ Lucile Viaud Plâtre de la mer par Flavien Delbergue
75 designers pour un monde durable
Geneviève Gallot
Les designers réunis dans cet ouvrage affirment toute la force du design devant les défis de notre époque, tant environnementaux qu’économiques et sociaux.
Ensemble, ils témoignent d’une sensibilité anticipatrice, d’un imaginaire sans limite, et d’un bel humanisme. Un monde émerge inspiré par une nouvelle ère, la nôtre, celle de l’anthropocène.
Soucieux de frugalité, combattant le gaspillage, la pollution et l’exclusion sociale, ces designers créent des promesses d’avenir.
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Les palettes sont tendance pour bricoler mais avec les nombreuses pointes à enlever pour ne pas ab^imer l’outillage et en oubliant pas que certaines ont reçus des traitements chimiques pour durer un peu plus longtemps c’est la pire saleté. On a d’aussi bons résultats -voire bien meilleurs- avec de la planche de coffrage. En plus ça ne co^ute pas très cher
Les traitements chimiques pour les palettes ce n’est plus d’actualité. Voir cet article qui explique tout : Quelles palettes pour fabriquer des meubles ? Les palettes sont-elles traitées ? Comment ? Avec quel bois sont-elles fabriquées ? Où les trouver ?
Cordialement,
Nathalie