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Après avoir mis en évidence la présence de nano plastiques en mer, les recherches de l’ONG 7eme continent se concentrent sur la fragmentation des déchets plastique, sur leur transport et leur transposition dans la biomasse.

Pour cette mission 2019 en mer Méditerranée, les scientifiques et les marins du bord ont embarqué des outils adaptés à chaque gamme de taille. De la pince à épiler pour les particules visibles à l’œil nu au filtre à air pour les plus petites particules – en effet des particules plastiques sont plus que suspectées de se répandre dans l’atmosphère !

debris plastiques
Fragments de plastique, mer Méditerranée, octobre 2019

Emballage à usage unique : à combattre en priorité

Après 5 ans à effectuer des missions sur les océans de la planète pour comprendre ce sujet, Alexandra TER HALLE (directrice scientifique de l’association et chercheuse) fait remarquer que si l’on voit énormément de macro déchets dans les océans, ces derniers proviennent principalement des emballages à usage unique destinés à être utilisés seulement quelques minutes. Il tombe donc sous le sens et devient urgent de mobiliser l’ensemble des consommateurs, des industriels de la société civile de changer nos habitudes de consommations et de réduire notre production.

Alexandra Ter-Halle
Alexandra TER HALLE, Directrice scientifique 7eme continent

Des recherches à entreprendre sur les nano plastiques

L’objectif de la mission en Méditerranée était de se concentrer sur la pollution plastique invisible à l’œil nu. Comme le mentionne Alexandra Ter HALLE, « La documentation sur les micro plastiques, dont la taille est comparable à celle de miettes de pain existe dans la littérature scientifique depuis maintenant 40 ans. A l’inverse, si l’on se place à l’échelle du micron avec des échantillons 1000x plus petits, du diamètre d’un cheveu ou des nano plastiques, 1 million de fois plus petit, très peu de documentation existe et tout reste encore à découvrir. »

recherche pollution plastique
Prélèvements de déchets plastique, bateau 7eme continent, mer Méditerranée, octobre 2019

Un grand travail est également nécessaire pour comprendre la nature et le comportement chimique de ces plastiques. Selon Alexandra Ter HALLE, « Ce n’est encore qu’une hypothèse mais il est possible que les processus d’oxydation, d’érosion et de vieillissement du plastique en mer conduise à des modifications des propriétés chimique qui modifierait la nature même de ces plastiques. »

Interaction entre plastique et ADN des bactérie marines

D’un point de vue biologique, Jean François GHIGLIONE (chercheur) explique que dès qu’un plastique arrive en mer il se retrouve colonisé par de la matière organique puis par des bactéries. Si la vie est particulièrement active sur ces plastiques, chaque espèce n’en fait pas le même usage. « Nous utilisons aujourd’hui des outils de biologie moléculaire pour analyser leur ADN et comprendre leurs interactions avec le plastique. »

bateau recherche
Bateau 7eme continent, mer Méditerranée, octobre 2019

Cartographier les concentrations plastiques en Méditérannée

Yann OURMIERES (chercheur) souligne lui la difficulté pour situer les zones de concentration : « Il s’agit d’étudier des particules nanométriques qui sont transportées par des courants dont l’échelle peut varier jusqu’à plusieurs centaines voire milliers de kilomètres. D’autant que si dans les grands gyres océaniques la dynamique des courants est assez simple, en Méditerranée ce ne sont pas du tout les mêmes interactions qui se produisent. Des eaux « neuves » rentrent par le détroit de Gibraltar font le tour de la Méditerranée et ressortent par ce même détroit mais cette fois à plus de 200 mètres de profondeur. Tous les plastiques « légers » et qui flottent facilement ont donc du mal à s’évacuer, ce qui fait que la Méditerranée accumule beaucoup de plastique. »

nano-plastique atmosphere
Mer Méditerranée, octobre 2019

Des nanoplastiques dans l’atmosphère ?

Boris EYHERAGUIBEL et Pierre AMATO (chercheurs) travaillent quant à eux sur un volet très peu échantillonné jusqu’à présent, celui de la pollution de l’air par les particules plastiques. Des filtres et des pompes à haut débit, uniques en leur genre et encore non commercialisées ont été ainsi installées sur le bateau. « L’objectif à terme est de pouvoir démocratiser ce type d’échantillonnage relativement innovant. En échantillonnant ainsi la phase atmosphérique, nous allons pouvoir modéliser l’échange entre la colonne d’eau, la surface et l’air. »

Une recherche plus qu’urgente

En conclusion le fondateur de l’ONG Expédition 7e Continent, Patrick Deixonne rappelle à quel point il est important de continuer à programmer des missions de ce type. « Nous n’en sommes encore qu’au début des connaissances sur le sujet des pollutions plastiques. Il faut arrêter de déresponsabiliser le grand public, les politiques et les industriels avec des solutions qui ne tiennent pas la route. Et il faut continuer de faire avancer la science ! ».

L’ONG Expédition 7e Continent a pour but de sensibiliser le grand public, les politiques et les industriels à la problématique que représente la pollution par le plastique. D’autre part, sous la direction de la chimiste Alexandra TER HALLE, directrice scientifique de l’association et chercheuse au CNRS au sein du laboratoire IMRCP, l’association œuvre pour faire avancer les connaissances scientifiques sur le sujet.
logo 7eme continent

Conférence de Presse du 24 octobre 2019 – Atelier du France – Paris 15eme
© images septiemecontinent.com




2 réflexions sur “Pollution plastique : de la mer à l’atmosphère

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