Utiliser l’eau de pluie pour laver le linge, pour l’eau des toilettes, pour la voiture, les vélos, arroser le jardin, ça semble une excellente idée, non ? Au-delà de l’économie substantielle réalisée, l’eau de pluie est de bonne qualité, douce, non calcaire – même dans les régions calcaires. Elle réduit fortement la consommation de lessives, d’adoucissants, de produits anti-calcaire.
Comment ça marche ? L’eau de pluie est filtrée, stockée dans une cuve et pompée vers la maison. Quand la cuve est vide, le réseau bascule vers l’eau de ville grâce à un gestionnaire d’eau de pluie. Si, d’un point de vue technique, les équipements sont performants, d’un point de vue réglementaire, et malgré les avancées législatives, il reste des luttes à mener. D’autre part, les informations – internet mis à part – circulent peu ou mal.
Jusqu’à 2006, le code de la santé publique stipulait que « l’utilisation d’eau de qualité dite «potable» était requise pour tous les usages domestiques. »
Devant les demandes insistantes d’utilisations des eaux de pluie, le CSHPF* a estimé en septembre 2006, que l’ »eau de pluie collectée en aval de toitures pouvait être utilisée pour des usages non alimentaires et non liés à l’hygiène corporelle, dès lors que ces usages n’impliquent pas de création d’un double réseau à l’intérieur des bâtiments. »
Un peu après, en décembre 2006, la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) avance et précise
que l’utilisation de l’eau de pluie est réservée à :
– Usages externes au logement : jardin, lavage des véhicules, eau de piscine ;
– Usages internes au logement : chasses d’eau, lavage des sols ;
– A titre expérimental, pour le lavage du linge.
La Direction Générale de la Santé vient de prendre position : le linge doit être lavé avec de l’eau potable (eau de pluie potabilisée ou eau de ville). Des utilisateurs, des associations militantes et des professionnels se mobilisent pour dénoncer cette position. Ils demandent aux Ministères de l’écologie et de la Santé la tenue d’une table ronde. Pour suivre et/ou soutenir cette action, voir sur le site de Pierre Guillaume : ec-eau-logis.info.
Ce militant nous précise un autre point : « Si l’on veut être complétement indépendant en eau, il faudra la potabiliser (art. 1 de l’arrêté du 21 aout 2008) pour les usages où elle est obligatoire (alimentaire, vaisselle, bain, douche, lavabo). » CQFD.
* Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France