Décider d’installer des poules – elles vont au moins par deux – au jardin, au potager ou au verger présente de nombreux avantages. Les poules permettent de fertiliser le sol, de recycler les épluchures de la cuisine *, de se prémunir des limaces et de divers parasites (vers blancs entre autre qui peuvent faire des dégâts au verger) et surtout d’avoir des oeufs frais chaque jour. En outre, les poules sont attachantes et font d’excellents animaux de compagnie pour la famille. Elles sont affectueuses et tous ceux qui se sont (bien) occupés de poules pondeuses en témoignent.
Rien de mieux que de préparer une omelette, un gâteau… avec des oeufs frais. C’est le plus grand avantage de posséder ses propres poules. Les œufs frais sont très nutritifs et extrêmement sains pour la santé, avec un bon équilibre oméga 3 / oméga 6. En effet, en ajoutant un apport de graines riches en bons acides gras les omégas 3 (par exemple graines de lin ou chanvre), les oeufs frais sont parfaitement équilibrés et contiennent une faible part de graisses saturées. Les oeufs apportent des vitamines, des oméga-3 et du bêta-carotène. De plus, en gardant ses propres poules et en ramassant leurs œufs, on ne contribue pas à l’élevage industriel, qui soumet les poules à des conditions de vie extrêmement dures. Les œufs consommés chez vous proviendront désormais de poules saines et heureuses !
Une autre excellente raison d’accueillir des poules est d’obtenir un très bon engrais naturel à partir de leur litière. Leurs fientes sont en effet riches en azote, phosphore, potassium, calcium. Les plantes et les arbres adorent ça ! Tous ceux qui jardinent connaissent la valeur d’un bon compost et la litière de poules est l’un des meilleurs engrais disponibles. Si vous gardez vos poules dans un grand poulailler, vous pouvez simplement déplacer leur litière vers le potager ou le verger lorsqu’il est nécessaire de la changer – un nettoyage facile qui se transforme immédiatement en engrais. Et bien préférable pour le jardin que les engrais synthétiques achetés en magasin !
De plus, les poules sont des expertes du travail du sol, en mélangeant la couche supérieure de terre avec le paillage déposé dessus. Elles grattent et creusent constamment et aide à constituer un très bon terreau pour le potager. Elles s’adaptent aussi très bien aux plates-bandes surélevées, à la culture sur buttes, qui produisent plus de légumes dans un espace réduit et nécessitent même moins d’eau, ce qui est parfait pour le jardinier urbain.
Pour les poules, les mouches, les moustiques, les tiques, les vers blancs constituent d’excellents repas, et leur apporte les protéines dont elles ont besoin. Elles vont chasser et picorer le terrain qu’on leur octroit (au verger par exemple – le tandem poules et arbres fruitiers fonctionne très bien) à la recherche de ces délicieux petits insectes. En gardant les poules près du potager, on s’assure également qu’il sera protégé des ravageurs comme les escargots ou les limaces. De plus, les poules mangent de nombreux types de mauvaises herbes et peuvent même aider à faire place nette après les récoltes en nettoyant les surfaces. C’est vraiment un échange parfait : les poules sont bien nourries et heureuses et les arbres, plantes et légumes restent en bonne santé !
Noire, rousse, grise, commune, rustique ou de collection, il y en a pour tous les goûts. On compte en France 43 races locales. Parmi les races de poules les plus faciles quand on débute, il y a la poule rousse fermière et la poule Harco, qui est une poule noire à camail doré. Elles sont toutes les deux de bonnes pondeuses (150 à 200 oeufs par an, avec quelques pauses en hiver – pour éviter ce « creux de production », on peut prendre une poule qui pond l’hiver comme La Gâtinaise), elles sont façiles à apprivoiser et elles ont très bon caractère. Elles sont rustiques. Trois poules couvriront très largement les besoins alimentaires d’une famille de quatre personnes.
On peut construire assez facilement un poulailler avec des piquets, des planches et du grillage à poule si on est bricoleur, ou bien l’acheter (on trouve différents poulailler pas cher en kit sur internet). Le poulailler a pour fonction de mettre les poules à l’abri de l’humidité et du froid, la nuit comme le jour, de leur permettre de boire et manger, d’y pondre et d’y couver en toute sécurité. Il protégera les poules des éventuels prédateurs (renards, chats et chiens). On placera de préférence le poulailler dans un endroit au calme, abrité des vents dominants (devant une haie par exemple), avec de l’ombre en été et pas trop éloigné de la maison pour y accéder et nourrir ses poules pondeuses facilement au quotidien.
1. Faire prendre l’air tous les matins aux poules. Elles ne doivent pas rester cloîtrées dans leur poulailler. Elles ont besoin de s’ébattre et de picorer.
2. Vérifier qu’elles ont toujours à boire de l’eau fraiche. La poule est un animal sensible à la déshydratation. Les poules sont omnivores, on peut leur donner, en plus des graines quotidiennes, presque tout les restes de repas (pâtes, légumes, maïs, laitue, épluchures, pain…).
3. Tenir leur litière (paille, foin, herbe sèche) bien propre. Le poulailler doit être sain, bien aéré.
4. Ramasser les œufs régulièrement pour qu’ils ne soient pas cassés. Marquer la date de ramassage au crayon.
* Depuis février 2018, la ville de Colmar propose à ses habitants d’adopter des poules pondeuses afin de réduire la quantité de déchets ménagers.
© images : 1/ monjardinenpermaculture.fr, 2/ tennesseegrassfed.com, 3/ fermesdavenir.org, 4/ simonu.blog.lemonde.fr et socialmag.news, 5/ /lovepik.com
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La résilience d'un jardin (et de son jardinier) englobe sa capacité à résister aux aléas climatiques, mais aussi celle de rebondir et rester en toutes circonstances et toute l'année, un havre de paix, une source continue de couleurs et de saveurs. Les plantations quasi autonomes inspirées de la nature, composées de végétaux adaptés à leur milieu et correctement assemblés les uns avec les autres, se développent et se régénèrent ainsi pratiquement toutes seules.
Après avoir étudié la résistance de ses plantations aux intempéries, Didier Willery s'appuie sur les essais menés dans son propre jardin et ceux qu'il conseille pour explorer la voie de la résilience où le vivant retrouverait toute sa place. Il nous invite à créer un jardin-cocon, refuge protecteur, attrayant et plein de ressources, qui ne nécessite ni beaucoup d'eau ni beaucoup de soins.
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